At last ! Il était grand temps de parler de l'immense Vincent dans les Chroniques ! Nous tenons ici un de ces films, plus rares dans la carrière du légendaire acteur, où il interprète le rôle d'un good guy. C'est à signaler ! Sans oublier que Diary of a Madman ne fait pas partie de ses films les plus connus ; et c'est bien dommage car il est très bon.
Adaptation trrrrrès libre du Horla de Maupassant - le scénario reprend le "personnage" du Horla, pour le reste l'histoire n'a pas grand chose à voir avec le conte fantastique - le film commence avec l'enterrement d'un homme, un notable estimé de tous ( enfin presque tout le monde) , le Juge Cordier ( Vincent Price). Selon la dernière volonté du mort, on procède à l'ouverture de son journal intime en présence des quelques personnes mentionnées par ce dernier. C'est avant tout le récit d'une lente plongée en enfer.
Si le film n'est pas fidèle au livre, il n'en est pas moins remarquablement écrit. La réalisation de Reginald Le Borg étant compétente mais dénuée de toute virtuosité ou particularité, je préfère me focaliser sur le scénario, véritable point fort du film, en plus de l'interprétation inspirée de Vincent Price.
Le Horla est un esprit maléfique qui se choisit une victime uniquement dans le but de le contrôler, pour le pousser à commettre des crimes. C'est avant tout un esprit qui tourmente et qui corrompt ; il se nourrit du mal qu'il provoque. Lorsque sa victime ne lui est plus d'aucune utilité, le Horla passe à quelqu'un d'autre et se "transmet" comme une malédiction. La haine est son carburant. Jusque là, Maupassant n'est pas bien loin. C'est le personnage du juge Cordier, son histoire et ses tourments moraux, qui constituera la grande différence entre le film et le conte fantastique d'origine.
Tel un nuage noir, le horla vient obscurcir lentement et subtilement la vie du très honorable ( quoique pas complètement inattaquable) juge Cordier, en faisant ressurgir les traces d'un passé douloureux. Une simple photo encadrée, accrochée inexplicablement dans le salon alors qu'elle est supposée se trouver au grenier, suffit à créer le trouble. Personne n'y a touché et pourtant le portrait est là... On touche là à l'essence même du genre fantastique, dans cette soudaine apparition d'éléments tout à fait incompréhensibles, illogiques, en plein dans la routine du quotidien explicable et réel.
Cordier est d'autant plus troublé que c'est un homme de raison. Son esprit cartésien n'en est que plus terrorisé par ces manifestations surnaturelles. Il se croit fou et il le confiera lui-même dans son journal : "The terror one feels in the belief of approaching madness...". Homme important pour la société, individu sensible, il n'en est que plus attirant comme victime pour le horla. Celui-ci prendra un malin plaisir à torturer le vertueux juge car cet homme cherche sincèrement à combattre le Mal sur Terre. Cordier vivra dans la terreur de finir sous le contrôle de ce pur esprit maléfique. On assiste alors à la chute, la corruption d'un chevalier blanc, qui devient peu à peu un fou, un meurtrier. Ce thème en particulier m'a fait penser à un personnage d'un film à mille lieux de Diary of a Madman : le Harvey Dent du The Dark Knight de Christopher Nolan. Les deux, symboles de courage, de vertu et de justice, se retrouvent dans les affres de la déchéance morale. De même cette circonstance où un individu au dessus de tout soupçon, comme l'est Cordier, se prépare à condamner un homme qu'il sait innocent ( puisque ici c'est le juge lui-même qui a commis le crime) me rappelle insolitement un film comme Le Septième Juré de George Lautner. Décidément il y a d'étranges correspondances dans le milieu artistique.
Pour un personnage invisible le Horla n'en apporte pas moins son lot de questions intéressantes : existence de mondes parallèles liés entre eux par le Mal, limites de la volonté humaine, existence du péché même sous les apparences les plus angéliques, fragilité du corps et de l'esprit humain etc...
Le Horla est un esprit maléfique qui se choisit une victime uniquement dans le but de le contrôler, pour le pousser à commettre des crimes. C'est avant tout un esprit qui tourmente et qui corrompt ; il se nourrit du mal qu'il provoque. Lorsque sa victime ne lui est plus d'aucune utilité, le Horla passe à quelqu'un d'autre et se "transmet" comme une malédiction. La haine est son carburant. Jusque là, Maupassant n'est pas bien loin. C'est le personnage du juge Cordier, son histoire et ses tourments moraux, qui constituera la grande différence entre le film et le conte fantastique d'origine.
Tel un nuage noir, le horla vient obscurcir lentement et subtilement la vie du très honorable ( quoique pas complètement inattaquable) juge Cordier, en faisant ressurgir les traces d'un passé douloureux. Une simple photo encadrée, accrochée inexplicablement dans le salon alors qu'elle est supposée se trouver au grenier, suffit à créer le trouble. Personne n'y a touché et pourtant le portrait est là... On touche là à l'essence même du genre fantastique, dans cette soudaine apparition d'éléments tout à fait incompréhensibles, illogiques, en plein dans la routine du quotidien explicable et réel.
Cordier est d'autant plus troublé que c'est un homme de raison. Son esprit cartésien n'en est que plus terrorisé par ces manifestations surnaturelles. Il se croit fou et il le confiera lui-même dans son journal : "The terror one feels in the belief of approaching madness...". Homme important pour la société, individu sensible, il n'en est que plus attirant comme victime pour le horla. Celui-ci prendra un malin plaisir à torturer le vertueux juge car cet homme cherche sincèrement à combattre le Mal sur Terre. Cordier vivra dans la terreur de finir sous le contrôle de ce pur esprit maléfique. On assiste alors à la chute, la corruption d'un chevalier blanc, qui devient peu à peu un fou, un meurtrier. Ce thème en particulier m'a fait penser à un personnage d'un film à mille lieux de Diary of a Madman : le Harvey Dent du The Dark Knight de Christopher Nolan. Les deux, symboles de courage, de vertu et de justice, se retrouvent dans les affres de la déchéance morale. De même cette circonstance où un individu au dessus de tout soupçon, comme l'est Cordier, se prépare à condamner un homme qu'il sait innocent ( puisque ici c'est le juge lui-même qui a commis le crime) me rappelle insolitement un film comme Le Septième Juré de George Lautner. Décidément il y a d'étranges correspondances dans le milieu artistique.
Pour un personnage invisible le Horla n'en apporte pas moins son lot de questions intéressantes : existence de mondes parallèles liés entre eux par le Mal, limites de la volonté humaine, existence du péché même sous les apparences les plus angéliques, fragilité du corps et de l'esprit humain etc...
Dans quelles circonstances l'esprit humain peut devenir maléfique ? C'est tout le mystère du Mal qu'on pourrait attraper comme une maladie. Le criminel, bien que lui-même victime de sa propre malédiction, doit être éliminé, écrasé comme un insecte nuisible pour le bien de la société. Tel est le point de vue d'un des personnages secondaires mais néanmoins très intéressant : l'officier de policier Rennedon, ami du juge Cordier. Là encore l'effort d'écriture, même pour les seconds rôles, est appréciable.
Terrorisé par un esprit dont l'existence est quasi impossible à prouver, le juge Cordier se retrouvera seul face au horla et à la folie. Son ennemi ne lui laissera pratiquement aucun répit. Le Mal peut contaminer même les âmes les plus nobles. Il est infini, impossible à éradiquer mais il n'est pas impossible à mettre en échec dans un suprême effort de volonté.