mardi 7 avril 2020

Bad Moon ( 1996) de Eric Red



Alors qu'il sont en pleine expédition au Népal, Ted Harrison et sa petite amie Marjorie, vont être sauvagement attaqués par un loup-garou. Suite à cela Ted rentre, seul, aux Etats-Unis. La malédiction est sur lui, et les médecins ne peuvent rien faire pour le sauver. En désespoir de cause, Ted décide alors de renouer le contact avec sa sœur Janet, qui vit avec son fils, Brett, et son chien, Thor. Ted espère que l'amour de ses proches fera reculer sa « maladie »...

Bad Moon est un film qui a été maltraité à sa sortie par la critique. Il a fait un bide et c'est un peu injuste, tout de même. Son réalisateur, Eric Red, est surtout connu pour avoir été le scénariste du culte Hitcher (1986), de Near Dark ( 1987) et de Blue Steel ( 1990) aux cotés de Kathryn Bigelow. Pas mal donc. Certes, en terme de réalisation, la carrière du Eric est plus modeste, mais on peut dire que le scénariste/réalisateur américain s'en sort très bien sur Bad Moon. Sa mise en scène est tout à fait compétente, carrée, efficace. Rien à dire.

 
Outre la présence de Eric Red derrière la caméra, on retrouve aussi des noms connus dans le casting : Mariel Hemingway et Michael Paré. La première, avec sa bouille si reconnaissable, a quand même tourné dans une tonne de films, comme, par exemple, Manhattan de Woody Allen. Quant au Paré, je me souviens surtout de lui dans le magnifique Streets of Fire ( 1984) de Walter Hill, et dans The Philadelphia Experiment ( la même année!) aux côtés de Nancy Allen. Bref, il a eu la cote dans les 80's, le Michael Paré. Un peu moins, par la suite ! Ici, il nous livre une prestation un brin fadasse mais tout de même correcte.
Que peut-on réellement reprocher au film, en fin de compte ? Un scénario simpliste ? Oui, et alors ? Where is the problem, si le film a du charme et qu'il est fun ? Ce qu'il est intéressant de savoir c'est que le film est adapté d'un roman écrit par Wayne Smith, intitulé Thor. Donc, pour ceux qui ont suivi, le nom du chien de Janet, c'est à dire la sœur de Ted Harrison, le mec qui devient un loup-garou. Et ça a son importance. 

 
Car si le film prend apparemment beaucoup de liberté vis à vis du livre ( d'ailleurs on ne met pas en  avant sur l'affiche, hein, le fait que ce soit une adaptation) il n'en reste pas moins que l'idée principale du roman ( placer le berger allemand Thor au cœur de l'intrigue) confère à Bad Moon un profil de film de loup-garou très particulier. On s'attendait à ce que le personnage de Janet ( Mariel Hemingway) soit l'héroïne de l'histoire ( et effectivement c'est un personnage de femme forte, pleine de caractère) mais...non, c'est bien le chien le héros ici. Il est le premier à « griller » que quelque chose cloche avec l'oncle Ted. Et une grande partie du film sera basé sur ce duel entre un chien et un homme-loup. Original. Les esprits les plus critiques pourront critiquer en rebaptisant le film avec un titre du genre Superchien contre le Loup-Garou. Oui, ok. Mais pour ceux que ça ne dérange pas ( ce côté pas très vraisemblable, over the top) Bad Moon va se révéler être un film qui sort du lot. Et distrayant en plus.

Car Pleine Lune ( titre français paradoxalement assez mal choisi, compte tenu de l'histoire) comporte son lot de bonnes surprises. Après un départ sur les chapeaux de roue ( avec du sexe et du gore!) le film adopte plus un style qui rappelle l'époque Dark Disney (au début des années 80) ou celle d'Amblin ( on sourit quand on voit la scène où Brett s'échappe, à la nuit tombée, et saute de la fenêtre de sa chambre pour partir en mission, au guidon de son BMX. Si ça c'est pas du Amblin's style!). 

 
Une mise en scène efficace, une interprétation à la hauteur, un ton très premier degré (avec finalement assez peu d'humour pour désamorcer la tension) une photo magnifique ( bien servi par les décors naturels : lac, montagne, forêt) ; que dire de plus ? Que les FX sont très réussis ( enfin tant qu'on utilise pas de CGI. Nous étions dans les 90's et les effets numériques venaient de débarquer). La créature est magnifique et ses attaques tout à fait spectaculaires. Bravo au responsable des effets spéciaux. Seule une scène de transformation ( faite en numérique) est complètement ratée, à tel point qu'elle aurait dû être enlevée du film. Pas grave, passons outre. Tous les effets mécaniques sont formidables.Malgré tout, il faut bien avouer qu'on ne meurt pas de trouille dans Bad Moon, sauf si on a 5ans. Qu'importe le plaisir est ailleurs.

Les dresseurs du chien Primo ( Thor) sont également à féliciter. Il n'est vraiment pas facile de tourner avec des animaux. D'autant plus quand l'animal en question est de toutes les scènes ou presque. Un vrai tour de force.

En conclusion de tout cela, on peut dire que Bad Moon mériterait une seconde chance. D'une durée assez courte ( 1h19mn) le film est très plaisant à regarder. Il fait d'ailleurs un clin d'oeil assez appuyé ( et drôle) au Werewolf in London de 1935. Derrière les cadors du genre ( les Loup-garou de Londres, Hurlements and co...) Bad Moon est, au même titre, que Silver Bullett ( 1985), une sorte de underdog ( mwouhaha hoho ! je tenais à la placer celle-là!) tout à fait recommandable pour les grands amateurs de loup-garouteries. 



Bad Moon ( 1996) de Eric Red

Alors qu'il sont en pleine expédition au Népal, Ted Harrison et sa petite amie Marjorie, vont être sauvagement attaqués par un ...