vendredi 1 septembre 2017

The Baby ( 1973 ) de Ted Post


Il n'a même pas de prénom. On l'appelle juste Baby, et on le traite comme tel. Sauf qu'il y a un petit problème : Baby doit être trentenaire ! 

Pour apprécier ce film, il faut d'abord accepter son idée de base très (mais alors très) audacieuse. La chose semble tellement absurde qu'on frôle, à plusieurs reprises, le ridicule. Mais on est dans les années 70, diantre! Une époque où le cinéma osait tout et avait des balls. Donc allons-y gaiement !

Baby vit avec sa mère et ses deux demi-soeurs ( en gros, la maman s'est fait larguée trois fois, ce qui peut se comprendre quand on la connait un peu !). La Mamma est un dragon tyrannique qui tient le foyer familial d'une main de fer. Elle est l'exemple même de la castratrice pur jus ! Quant au deux soeurs, ce sont de bien belles sorcières, vicieuses et sadiques. Pas de bol, Baby !

Toutes les trois ont leurs ( mauvaises) raisons d'empêcher Baby de grandir. La mère voue une haine sans limite envers les hommes, ayant été "abandonnée" plusieurs fois. C'est pour ça qu'elle ne veut pas que Baby grandisse, pour ne pas qu'il devienne un homme, c'est à dire de la vermine, si l'on en croit le point de vue maternel !


Et puis avoir son "bébé" à la maison, ça lui donne une raison de vivre à la Môman. On devine le vide existentiel ( que dis-je le gouffre ! ) qui apparaîtrait béant si jamais Baby lui était enlevé. Les frangines ont elles aussi leurs motifs ( bien dégueulasses ) de cautionner la situation. Les trois femmes déclarent, comme un seul homme, que Baby est un attardé mental, qu'elles doivent donc s'en occuper et le "protéger". Pour son propre bien (hum hum) rien ne doit changer, disent-elles.

Alors, forcément, le jour où se pointe une assistante sociale qui s'intéresse d'un peu trop près à Baby, la petite famille n'aime pas trop ça. C'est vrai qu'elle est énervante cette fille toujours souriante et bienveillante, qui veut aider Baby à grandir !

Une seule fois le masque, tout en sourires, tombe. Quand on lui parle de son mari ( on ne sait pas ce qui lui est arrivé à celui-là) l'assistante sociale à la bonne âme se retrouve les yeux dans le vide, elle ne sourit plus. Elle a l'air de ne pas s'en remettre. La preuve, elle vit avec sa belle-mère ! C'est louche, non ?!


Vous l'aurez compris, ce qui rend The Baby intéressant ce sont ses personnages et son scénario. Ted Post est un réalisateur compétent sans être un virtuose de la mise en scène. Il a travaillé notamment sur Rawhide, la série qui a révélé Clint Eastwood, et réalisé Pendez-les haut et court, toujours avec Clint. Son style est sec et efficace. Seul le final du film ( superbe ) se pare d'atours troubles et cauchemardesques.

David Manzy réalise une sacrée performance en incarnant ce grand bébé. L'exercice était ô combien périlleux pourtant ! Que dire de plus si ce n'est que les actrices ont vraiment la gueule de l'emploi. La mère est flippante et les filles ultra crédibles en folles à lier.

En ce qui concerne la conclusion du film, je n'aurai qu'une chose à dire : ah comme il est bon de savoir qu'on trouve toujours plus tordu et plus monstrueux que soi !




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bad Moon ( 1996) de Eric Red

Alors qu'il sont en pleine expédition au Népal, Ted Harrison et sa petite amie Marjorie, vont être sauvagement attaqués par un ...