vendredi 21 juillet 2017

Link ( 1986 ) de Richard Franklin





Pitch :  Jane Chase, jeune étudiante en zoologie, a trouvé un job pour l'été chez le Docteur Steven Phillip, célèbre anthropologue. Elle est reçue par Link, le maître d'hôtel, qui n'est autre qu'un orang-outan. Dans la maison, deux autres pensionnaires : Vaudoo, une femelle chimpanzé et son fils Imp, un bébé attendrissant et affectueux. Après une conversation téléphonique, le Docteur Phillip décide de se débarrasser du vieux singe Link, malheureusement pour lui, le primate a tout entendu et à décider de ne pas se laisser faire...

Portant le nom de son personnage principal ( c'est à dire un orang-outan psychopathe !) ce film fait, étrangement, à la fois sourire et frissonner de peur.  Sourire d'abord car les singes présents dans Link apportent tout naturellement leur lot de scènes amusantes. Le film utilise cet atout jusqu'au bout et compte, avec la musique de Jerry Goldsmith - omniprésente du début à la fin - sur un allié de poids, parfaitement adapté au ton emprunté. Tout du long, les thèmes musicaux se répètent, même au moment où le film cesse d'être amusant pour devenir beaucoup plus inquiétant. Ce qui a pour conséquence de créer un effet décalé des plus bizarroïdes.

Niveau casting, Elisabeth Shue (parfaite dans le rôle de l'assistante) et Terence Stamp ( crédible dans la peau d'un scientifique en avance sur son temps mais un brin farfelu et asocial) il n'y a rien à redire. 

Mais, comme je l'ai dit tout au début, le vrai "héros" du film c'est l'orang-outan. Le choix du nom est déjà, selon moi, riche de sens. Link incarne le lien entre l'intelligence humaine et l'intelligence animale. Le personnage de Terence Stamp a beau nous dire que "l'homme n'a pas le monopole de la guerre et du meurtre", que les singes en sont naturellement capables eux aussi, on ne peut s'empêcher de penser que Link ne devient un fou sanguinaire que parce qu'il a atteint le niveau de l'intelligence humaine.  Il y parvient grâce à l'entraînement et aux expériences que lui a fait subir son maître humain. Link aime porter des vêtements ; il craque une allumette et s'allume un cigare. Bref, il "singe" l'homme.

Ceci fait de lui un drôle de bad guy ou plutôt un bad bug comme il est dit dans le film. Car, après tout, l'orang-outan ne fait que lutter pour sa survie. Son intelligence acquise lui permet d'avoir conscience des dangers qui le menacent. Les problèmes qui se posent à lui, Link s'en débarrasse comme il peut. Tout comme l'homme, il a du mal à distinguer clairement le bien du mal, quand 
sa survie est en jeu.

Pour ce qui est de la réalisation de Richard Franklin, à part deux/trois effets qui font mouche, elle est compétente sans jamais être virtuose. C'est un réalisateur très clairement sous influence hitchcockienne - le bonhomme a osé une (très bonne) suite à Psychose et son Roadgames de 1981 ( excellent) déborde de suspense à la Hitch. Dans Link, le clin d'oeil aux Oiseaux apparaît évident, dans une scène en particulier.

Mention spéciale aux dressage des animaux. Comme dans le Monkey Shines  de Romero, les singes sont géniaux, que ce soit au niveau de leur gestuelle ou des expressions arborées.

Pour conclure, je dirais que le film, bien qu'un peu bancal, est tout à fait recommandable. Son idée de base fait penser à un autre film beaucoup plus récent : la Planète des Singes Origines.


















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